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Restauré intégralement en 4K en 2017 avec le soutien de l'Académie Hongroise des Arts, à partir du négatif image et du son d'origine, d'un interpositif et d'une copie d'origine. Restauration menée au Laboratoire Hongrois du Film, sous la supervision des Archives Nationales du Film Hongroises. Étalonnage dirigé par Gábor Szábo.
En avant-première de sa ressortie en salle par Clavis Films le 21 mars 2018.
Mort il y a vingt-trois ans, Zoltán Fábri était l’un des plus grands cinéastes hongrois, auteur d’une vingtaine de films entre les années 1950 et 1980. Présenté en compétition au Festival de Cannes en 1955, Un petit carrousel de fête lui apporta la reconnaissance internationale et rendit davantage visible le cinéma hongrois dans sa globalité. Le film peut être vu aujourd’hui comme un éloge de l’émancipation féminine dans la Hongrie rurale communiste, très conservatrice, des années 1950, où les vieux paysans se répètent comme un mantra cette phrase emblématique : « la terre se marie avec la terre », au risque de nier le bonheur de leurs enfants. Marika et Máté incarnent un couple moderne, jeune, libre : un espoir très concret dans une Hongrie proche du soulèvement contre l’URSS qui aura lieu en octobre 1956.
Zoltán Fábri utilise un argument narratif assez basique et déjà éprouvé (l’amour contrarié de deux jeunes gens, doublé ici d’une dimension sociale) pour faire un film lyrique, poétique et tendu, en prise directe avec la vie quotidienne d’une communauté. La fête locale filmée au début du film dans ses moindres détails, ou les scènes de noces, un peu plus loin dans le film, sont à la fois des moments documentaires précis et l’occasion pour Zoltán Fábri et son chef opérateur Barnabás Hegyi de faire montre d’une bravoure dans l’exercice de la mise en scène et du cadre. Le motif de la ronde, du carrousel revient notamment dans une mémorable scène de danse entre les deux protagonistes.
L’actrice principale, Mari Törőcsik, débute ici une carrière impressionnante qui ne connaît pas encore de fin car elle est toujours active en Hongrie, à 82 ans. Son amoureux cinématographique n’a pas connu cette chance : incandescent dans Un petit carrousel de fête, Imre Soós s’est suicidé deux ans après le tournage avec sa fiancée de l’époque, dans des conditions mystérieuses.
Bernard Payen