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L'audace et la modernité du Trou épatent encore aujourd'hui, qui font du thriller de Becker un must du film d'évasion. Son approche naturaliste, l'absence de musique, le traitement souverain du temps, le casting amateur n'entravent jamais un suspense filant crescendo et dont s'inspireront certains chefs-d'œuvre du genre. Lui-même nourri du meilleur de Renoir (La Grande illusion, glorieux ancêtre du film d'évasion) et de Bresson (Un condamné à mort s'est échappé), Le Trou a en effet une descendance prestigieuse, Le Cercle rouge en tête, dont les scènes de casse jouent des mêmes ressorts narratifs, de la même dilatation des durées, et d'un même montage ultra-précis. Le cinéaste meurt quinze jours avant la sortie du film, dernier opus d'une filmographie exemplaire. Jean-Luc Godard, lyrique, écrira quelques jours plus tard : « Jacques Lupin, alias Artagnan Becker, est donc mort. Faisons semblant d'être émus, car nous savons, depuis Le Testament d'Orphée, que les poètes font semblant de mourir. »
« Le Trou est un film superbe, superbement conçu, écrit, réalisé, monté et bruité. C'est, par bonheur, le meilleur film de Jacques Becker, par bonheur car les critiques, qui seront en l'occurence des notaires, pourront ouvrir un bon testament. » (François Truffaut)